Le genêt, textile languedocien.

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Dernièrement les Amis de Montagnac ont tenu leur assemblée générale annuelle, en présence de M.Yann Llopis maire du village et de Mme Marie-Claude Barattini adjointe à la culture.

Après les mots de bienvenue du président André Nos qui a rendu hommage aux disparus de l’année écoulée, le trésorier Pierre Pradel, a présenté le bilan financier à l’aide d’un diaporama très explicatif. Ce bilan dont les éléments se retrouvent dans le bulletin n°96, fait apparaître un solde positif de 843,66 € expliqué par la vente des livres édités par l’association. L’augmentation des cotisations découle de celle des frais postaux et de la diminution légère du nombre des adhérents.

Ensuite André Nos a présenté, toujours grâce au diaporama de Nadine Deboos, le bilan d’activité dont les grands moments figurent dans le même bulletin.
Le président a terminé en découvrant le programme de 2016.

IMG_4347Après l’adoption des deux rapports à l’unanimité, André Nos a présenté le conférencier Sylvain Olivier, maître de conférences à l’université de Nîmes et son sujet : Les utilisations du genêt dans l’économie languedocienne aux XVII, XVIII et XIXe siècles. La zone d’exploitation s’étendait des collines du nord du Biterrois à celles du sud du Lodévois. Une plainte portée en septembre 1778, nous prouve que les paysans mettaient leurs genêts à « couver« , à rouir dans les ruisseaux, provoquant ainsi des souillures de l’eau néfastes au bétail.
Le premier usage du genêt était la nourriture des moutons et des chèvres mais une trop grande absorption de ce
« fourrage« provoquait une maladie des voies urinaires des ovins ou caprins, la ginestade, décrite par le vétérinaire lodévois Thorel. Le troupeau pâturait les chaumes puis la genêtière devenait friche improductive et était réensemencée plus tard. Après 15 ans de culture du genêt on l’arrachait pour cultiver des céréales ou des légumineuses. L’entretien des genêtières suivait un calendrier annuel.
Pour l’industrie textile, le genêt suivait le même parcours que le lin ou le chanvre : les fagots rouissaient dans le routoir ou rouissoir plein d’eau et après disparition de la gomme et rinçage à l’eau courante, la filasse passait au cardage ou sérançage avant d’être tissée en toile. Un contrat de mariage établi à Pézènes les Mines au XVIIIe
siècle, stipule que la mariée apporte 9 draps, 3 nappes et 9 serviettes en toile de genêt. En ce temps là on cultive en Lodévois de moins en moins de chanvre et de plus en plus de genêt. La laine, matière noble, va en général à la ville dans les manufactures, plus tard devenues usines textiles.
En 1820 les publications relatives au genêt ont connu un grand développement par intérêt agronomique.
1940 a vécu une tentative de reprise de l’activité textile avec l’usine d’Aspiran.
A partir de 2000 l’intérêt patrimonial a suscité une recrudescence de publication sur le genêt.
De la fin du XVIIIe siècle au début du XIXe
les genêtières ne sont bien mentionnées.
Au cœur du XIXe
elles ne le sont plus, et la fin de ce siècle connaît le déclin de la culture de la plante. En 1943 l’affiche du maréchal Pétain tente de lancer un regain d’intérêt pour sa reprise mais la paix de 1945 signe provisoirement son arrêt de mort.
Enfin en 1948, Bourcier publie son livre
« Le genêt : textile nouveau« .

Après la salve d’applaudissement qui a suivi son brillant exposé, M. Olivier a répondu avec autant d’amabilité que de compétence aux nombreuses questions posées par l’assistance. Ainsi s’est conclue cette journée enrichissante qui a enchanté une fois de plus les Amis de Montagnac.